L'histoire particulière de l'Aztec Lady.
L'Aztec Lady a été rêvée avant d'être pensée.

J'ignore tout de l'homme qui a lancé sa construction. Je sais juste qu'il était britannique et qu'il est décédé avant que le bateau ne sorte des fameux chantiers britanniques de Southampton en 1977. Ce bateau construit à l'unité allait-il lui permettre de réaliser ses rêves de navigation du côté du Mexique, avait il une danseuse sud-américaine ? En tout cas je me plais à croire que c'est pour cette raison qu'il l'a baptisée "Aztec Lady".



Ce navire avait donc un nom avant d'avoir des voiles. Il a été dessiné par M. Smith architecte des chantiers Fisher et construit par le chantier Moody et Fils. Et c'est un autre britannique qui l'a acheté et qui a conservé son nom de baptême. Un certain M. Heath, dont j'ai retrouvé la trace en consultant les registres des affaires maritimes britanniques. Pendant 25 ans avec ce bateau il a sillonné toutes les mers du monde, du nord au sud, de l'Australie au Canada. Il a participé à de nombreuses « Cutty Sark » et a même accueilli des scientifiques aux îles Chagos dans l'Océan indien.

Mais après 25 ans de bons et loyaux services, il décide de vendre la "Lady". C'est un hollandais qui en fait l'acquisition en 2003. Un certain M. Blondel qui lui fera mener une vie tout aussi trépidante, mais dans un autre registre... celui du trafic de stupéfiants. Le 29 juin 2004, le bateau est arraisonné par les douanes françaises au large de Boulogne-sur-mer avec 10 tonnes 147 kilos de résines de cannabis à son bord. L'Aztec Lady connaît une notoriété éphémère, elle est en photo dans tous les journaux, avant de tomber dans l'oubli. Fini les flash et les caméras, le navire saisi est emmené dans le port militaire de Cherbourg.

L'Aztec Lady y restera quatre ans avant d'être vendue aux enchères le 31 janvier 2009. C'est la société de croisière « Esprit Grand Large » qui l'acquière avec l'idée d'emmener cette Lady sous de hautes latitudes. Après un an de restauration, la Lady ne porte plus les stigmates de ses quatre années d'abandon le long d'un quai à Cherbourg. Elle est prête à reprendre le large. Cap sur les îles Lofoten en Norvège et sur l’archipel du Spitzberg. En 2010, son étrave aura fière allure en glissant sur les eaux glacées de l'océan arctique et moi je suis fier d'en être son capitaine.

Bienvenue à bord. P.L.

Fiche technique Vue d'artiste du bateau Photos du bateau
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